Bois
Tirages jet d'encre sur papier fine-art
On ne revient jamais de la fôret les mains vides
A cette époque je vivais retiré dans une grange à la campagne. Je fréquentais assidument la forêt toute proche, le plus souvent à la tombée de la nuit, ce moment si particulier où un mystère arcane semble sur le point de se révéler au promeneur attentif.
Lors de mes nombreuses balades solitaires j’avais remarqué ces bouts de bois que l’on trouve souvent autour des souches d’arbres coupés. Ce sont des fines échardes aux accents gothiques, légères comme dentelle, encore toutes fraîches de coupe ou délavées par les innombrables pluies, cuites et recuites par les rayons du soleil. Intrigué par leurs formes évocatrices dues aux caprices d’une tronçonneuse, je les ramenais, tels de petits trésors, dans ma tanière. Ici, posées en équilibre précaire dans un espace dépouillé et sans aucun élément qui puisse fournir une échelle de grandeur, elles se révélaient (et se relevaient), minuscules et monumentales à la fois, dans leur fragile beauté architecturale, me faisant songer à quelques étranges vestiges d'un âge d'or oublié.